136 LA GRANDE-BRETAGNE LT LES COLONIES ANGLAISES.

En Irlande lavoine est, de tous les grains celui qui est le plus cul­tivé, elle entre pour 77 p. 100 dans létendue affectée aux céréales, l'Irlande se dépeuple. LËcosse en a un peu moins, 71 p. 100. Ici, cest par nécessité quon cultive beaucoup davoine ; les 3/4 de ce pays ne peuvent produire une autre céréale : cest la seule qui mû­risse au delà de la Dee ; cette culture toutefois reste stationnaire, tandis que le froment gagne du terrain dans le centre et au sud.

Dans la sole des racines et des fourrages verts, cest le turneps, cette plante si admirablement appropriée, comme nous lavons déjà dit, au climat humide.de la Grande-Bretagne, qui occupe la tête des cultures. A lui seul, il couvre la moitié de la sole des four­rages annuels (trèfle non compris); il y en a 1,000,000 heet. en moyenne chaque année; les betteraves pour le bétail ont gagné, dans le sud, en 10 ans, il peu près 30,000 hectares; on les cultive aujour­dhui sur 145,000 hect.; les betteraves à sucre ont perdu du terrain; en 1873, leur culture reste insignifiante. Les autres plantes, comme les choux, les carottes, les vesces et les raves, sont à peu près sta­tionnaires et embrassent en tout 300,000 hect. Quant au trèfle et au ray-grass qui, associés, fournissent des prairies temporaires faisant partie de lassolement régulier, ils ont gagné 400,000 hectares pen­dant les 8 dernières années; ils ont bénéficié de tout ce qui a été conquis sur la jachère et dune partie de ce qui a été pris sur lin­culte, ou plutôt, la mise en valeur des terrains improductifs a permis dattribuer aux fourrages une plus grande étendue de terres en culture. La surface que les prairies temporaires occupent actuelle­ment est de 2,545,000 hectares.

La pornme de terre qui avait envahi lIrlande il y a 30 ans au point den exclure presque toutes les autres cultures avait perdu son im­portance à la suite de la terrible maladie qui la frappée. Elle avait peu à peu disparu; depuis 15 ans, elle a repris du terrain; sa cul­ture est redevenue lucrative et certains fermiers payent leur fermage avec cette seule récolte; aujourdhui elle couvre, en Irlande, année moyenne, de 370 à 400,000 hectares de superficie, et, en Angleterre, de 120 à 130,000; cest Jersey et Guernesey qui relativement en font le plus : le voisinage du marché de Londres explique le fait.