142 LA GRANDE-BRETAGNE ET LES COLONIES ANGLAISES, il y a non-seulement consommation superflue de denrées, il y a encore perte du gain qui proviendrait de la transformation de ces mêmes denrées en lait, en élèves, en laine ou en viande, par l’intermédiaire d’une bête de rente.
En France, le tirage des charrues, la conduite des autres instruments de culture et les transports consomment approximativement :
525 millions de journées de chevaux et mulets
675 id. bœufs et vaches de travail.
C’est en tout 1,200 millions de journées de travail sans compter celles qui sont perdues (I); ces journées représentent une dépense de2,800 millions de francs pour l’agriculture; un vingtième seulement de réduction sur ce nombre à l’aide d’une meilleure utilisation des forces disponibles, ce qui ne sérail nullement difficile, produirait une épargne annuelle de 60 millions de journées valant 140 millions de francs et permettrait de tenir pour l’élevage un plus grand nombre de poulinières (2).
Ces chiffres suflisent pour montrer combien est importante la question du travail et combien elle mérite de fixer l’attention des cultivateurs français.
Pour le bétail de rente qui comprend les bestiaux dont la destination est de transformer les fourrages en produits vendables tels que élèves laine, lait, viande, lard, etc., il faut en avoir le plus possible, ou mieux autant qu’on en peut parfaitement nourrir, car c’est un principe admis que les animaux mal nourris produisent peu et chèrement, comme les machines insuffisamment alimentées et mal conduites; les accroissements d’effectif de ces bestiaux constituent donc un moyen certain d’apprécier le progrès de la culture d’un pays.
11 y a dix ans, le Royaume-Uni possédait en tout 8 millions et demi de bêtes bovines; en 1865-66 le typhus contagieux vint sur-
(!) Le nombre de chevaux de travail peut être évalué à 2,500,000. En comptant, dans une année moyenne, 270 jours de travail effectif, il y aurait 675 millions de journées de cheval disponibles.
(2) La France est l’un des pays qui produit le moins de poulains, relativement au nombre de ses juments.