ACCROISSEMENT DU BÉTAIL. 143

prendre lAngleterre; 240,000 bêtes périrent à cette époque ou fu­rent abattues, lélevage subit le contre-coup de ce véritable désastre et fut enrayé : le fléau ayant disparu, lagriculture anglaise fit de grands efforts pour réparer ses pertes; en 1869 le déficit causé par lépizootie était comblé, et leffectif de 1863 était dépassé de 500,000 têtes ; il avait atteint le chiffre de 9,078,000 animaux. De­puis lors, la population bovine a suivi un mouvement ascensionnel continu et à peu près régulier.

En 1870, elle était montée à 9,235,000 têtes.

En 1871, 9,346,000

En 1872, 9,719,000

En 1873, 10,153,670

En dix ans, laugmentation a été de 1,585,000 bêtes bovines ou de 1,8 p. 100 par an; cest le double du chiffre de laccroissement de la population humaine.

Leffectif actuel du gros bétail correspond à 525 têtes par 1,000 hectares exploités, cest deux cents bêtes de plus à surface égale que les États-Unis. Ce chiffre ne donne pas encore la mesure de toute la supériorité de lagriculture britannique, il y aurait, en sus du nombre, à tenir compte du poids et de la valeur de chaque tête de bétail ; il est incontestable que chaque bête bovine dans le Royaume-Uni pèse bien en moyenne un tiers de plus que celle des États de lAmérique septentrionale et vaut le double, sinon plus.

En France, lagriculture possède 390 têtes de gros bétail par 1,000 hectares cultivés, cest 145 de moins que lAngleterre; le climat, à vrai dire, nest pas aussi favorable pour lélève du bétail chez nous quil lest chez nos voisins douIre-Manche. De grands progrès ont déjà été réalisés sans doute par les éleveurs français, il leur en reste encore beaucoup dautres à faire; il ne faut pas toute­fois se le dissimuler, jamais nous naurons les plantureux herbages de lIrlande et de la Grande-Bretagne, mais, ainsi que nous lavons déjà dit, nous avons des compensations.

Lespèce ovine, dans le Royaume-Uni, ne sest pas comportée comme le gros bétail : au lieu dune augmentation dans leffectif des