146 LA GRANDE-BRETAGNE ET LES COLONIES ANGLAISES. Actuellement le gros bétail est cette machine, il est donc logique que l’éleveur anglais donne du développement à l’élevage de l’espèce bovine et diminue celui des moutons. Tous comptes faits, malgré la réduction des troupeaux, le progrès n’en reste pas moins considérable dans le Royaume-Uni. Un million de moutons -anglais équivalent à i20,000 têtes de gros bétail; en faisant la compensation, l’augmentation réelle de l’effectif des animaux de rente resterait encore équivalente 4,485,000 bêles bovines.
En 4860, il y avait 450 hectares de cultures fourragères pour 400 bêtes bovines, sans compter les animaux des autres espèces entretenus dans les fermes; il s’en suit que les 4,255,000 hectares ajoutés à la surface consacrée à la production des fourrages doivent fournir à l’entretien de 835,000 têtes de gros bétail, — il y a eu un excédant réel de 4,485,000. La différence entre ces 2 chiffres, 650,000 bêtes, ne peut donc représenter autre chose que le bétail entretenu avec le fourrage obtenu en sus de la production normale, elle prouve que chaque hectare produit plus actuellement qu’en 4860, que l’accroissement est de 4,8 p. 4 00 par an. — Cette plus value corrobore ainsi pleinement le chiffre auquel nous étions arrivés par l’évaluation directe des progrès de la culture.
La production des fourrages et celle de la viande croissent donc beaucoup plus vite que la population humaine; si le prix de la viande néanmoins est en hausse continuelle, il faut attribuer le fait à la prospérité générale du pays qui grandit de jour en jour et permet à chacun de consommer beaucoup plus de viande, de sorte que la consommation de cette substance alimentaire croît comme 4, alors que la population augmente comme 1, et le bétail comme 2.
Pour les porcs, les progrès n’ont pas été bien sensibles. Les effectifs, de 1860 à 4873, oscillent toujoursenlre3 millions 1 /2 et4 millions de têtes ; l’élevage en accroît le nombre quand l’année est bonne et qu’il y a abondance de menus grains et surtout de pommes de terre; il y a diminution, au contraire, quand ces denrées viennent à manquer; c’est ce qui s’est produit en 4872 ; aussi y a-t-il eu beaucoup moins de porcs en 4873 que dans les années précédentes. En moyenne, on peut estimer que le Royaume-Uni a eu, pendant les