148 LA GRANDE-BRETAGNE ET LES COLONIES ANGLAISES, vaux disparaît de même quand on considère la valeur respective des élèves de chaque pays. La production animale (viande, laine, lait, chevaux, volailles et menus produits) de l’agriculture britannique dépasse ainsi de A à 500 millions celle de l’agriculture française, et cependant le Royaume-Uni est encore loin d’avoir at teint dans son ensemble le niveau auquel peut monter son agriculture, puisque, d’après les évaluations d’un membre du Parlement britannique, M. James Howard, la production de la viande dans une ferme bien conduite s’élève aujourd’hui en Angleterre à 310 fr. par hectare, c’est-à-dire au triple du rendement moyen actuel.
Si, de la production de la viande, on passe à celle du fumier, on trouve des chiffres qui expliquent la supériorité des rendements de l’agriculture de nos voisins. — Le Royaume-Uni obtient annuellement de ses bestiaux à peu près autant de fumier, que la France, des siens. Dans le premier pays la production est de 118 milliards de kil., dans le deuxième, de 115. — Mais l’égalité n’existe plus quant à la valeur de l’engrais ; le fermier anglais, nourrissant son bétail plus abondamment et plus richement, oblient un fumier de qualité supérieure. Les éleveurs et engraisseurs de la Grande-Bretagne achètent chaque année à l’étranger des masses considérables de maïs et de tourteaux (1) pour engraisser leurs animaux. Us consomment également les sons et issues provenant de 28 à 30 millions d’hectolitres de blé importés chaque année dans le Royaume-Uni et les résidus de brasserie des orges tirées du dehors.
L’inégalité des deux pays se manifeste surtout quant à la destination du fumier : les 115 millions de tonnes d’engrais de ferme
(1) Les importations ont été en 1873 :
Tourteaux de graines oléagineuses, 134,000,000 kil. valant 31,300,000 fr.
Maïs.... 24,532,670 quintaux de 50 k ,8.
Orge... 14,047,000 — —
Avoine.. 11,500,000 — —
Froment 42,000,000 — —
L’Angleterre importe en outre 17 millions de quintaux métriques de graines, de coton, de lin et de chanvre, 4 à. 500,000 hectolitres de colza et autres oléagineuses, exportations déduites : les graines servent à la fabrication des huiles, et les tourteaux qui en proviennent passent à l’agriculture pour la nourriture du bétail ou la fumure des terres.