DÉVELOPPEMENT DES COLONIES ANGLAISES. 149

produits par lagriculture française servent à la fumure de 33 mil­lions dhectares de terres arables, tandis que les 118 millions de tonnes obtenues en Angleterre sont destinées à 9,300,000 hectares seulement. Dans le premier cas, la production annuelle correspond à 3,500 kil. de fumier par hectare, et dans le deuxième, à 12,400 kil... Tandis que lagriculteur anglais trouve dans sa cour de ferme de quoi fumer ses terres dans lassolement alterne tous les deux ans h raison de 23,000 kil. de fumier par hectare ou tous les quatre ans, avec la rotation du Norfolk, à raison de 50,000 kil., le cultivateur français, avec lassolement triennal, ne peut donner à ses champs quune fois tous les trois ans une fumure moyenne de 10,500 kil. ou de 20 à 25 mètres cubes. Il ne faut pas oublier non plus que lagriculteur anglais dépense, en outre, pour 75 francs en moyenne dengrais complémentaires ou commerciaux par hec­tare et par an ; ce qui porterait à près de 20,000 kil. de fumier, ou équivalent, la dose disponible chaque année par hectare pour maintenir et même élever la fertilité des terres comme le prouve la hausse des rendements. est lun des grands secrets de la prospérité de lagriculture britannique.

Les colonies anglaises ont eu un développement qui nest plus comparable à celui de la mère-patrie. Nous ne parlerons pas de limmense empire des Indes orientales dont lexposition, organisée avec un grand soin et un goût véritablement artistique par M. le colonel Michael et par son collaborateur le capitaine Walker, mon­trait aux regards étonnés du public les trésors de lOrient en objets de luxe et dart, en bronzes, en armes richement ornementées, en fourrures, en bijoux, en tissus brochés dor, en cachemires, etc. Cette terre appartient encore au génie oriental; lWnglo-Saxon ne sy révèle pas dans toute la plénitude de sa force. Il est comme noyé dans la masse, non pas que ses efforts restent stériles, et naient de très-grands résultats ; il a commencé à ouvrir ce pays à la civilisa­tion occidentale en lui donnant des chemins de fer, en ouvrant des canaux darrosage pour lirrigation de ses immenses plaines altérées ; il arrive à y introduire un outillage plus perfectionné, il exploite mieux les ressources forestières du pays et y propage la culture