152 LA GRANDE-BRETAGNE ET LES COLONIES ANGLAISES, et à grandes sécheresses, sont soumises pour les rendements à de très-grandes variations ; quand la saison est favorable, le cultivateur récolte 12 ou 13 hectolitres par hectare, mais quand les sécheresses se prolongent, que le sol perd l’humidité indispensable à la vie de la plante, il ne récolte rien, il obtient à grand’peine sa semence. — C’est le propre de la culture extensive, avec ses labours superficiels, de mettre le cultivateur à la merci des intempéries ; ainsi, en 1870, le rendement en froment a été, en Australie, de S hectolitres à l’hectare; en 1871, il s’est élevé à 11 hectolitres ; en 1872, année très-favorable, il a été de 12 hectolitres et demi, et est retombé au- dessous de la moyenne l’an dernier.
L’orge rend dans une année favorable 13 hectolitres à l’hectare. L’avoine ne donne pas davantage, excepté dans la Nouvelle-Zélande où elle est cultivée très en grand et produit de 18 à 20 hectolitres à l’hectare. Les prairies ne fournissent pas plus de 1,500 kil. de foin par unité de surface. Le produit moyen du vignoble, pour les cinq dernières années, a été de 15 hectolitres et demi à l'hectare ; mais il faut noter que tout le vignoble australien est de création récente et que beaucoup de vignes ne sont pas encore arrivées au chiffre de leur production normale. L’avenir ne nous réserve pas en Australie une concurrence réelle pour nos vins. Les débouchés qui s’ouvriront certainement un jour dans l’immense empire du Milieu et aux Indes peuvent enlever à ce sujet toute préoccupation et, de longtemps, les produits des deux pays ne se rencontreront sur les marchés, car ils n’ont pas les mêmes qualités ; il en est des vins comme de beaucoup d’autres produits; on sait par exemple que jamais, malgré les plus grands efforts, les États-Unis n’ont pu rivaliser avec la Havane pour la production des tabacs tins.
Si la culture a effectué de réels progrès en Australie, le bétail en a fait certainement de bien plus grands encore. En 1776, à peu près vers l’époque où Louis XVI introduisait en France 300 béliers et brebis mérinos et fondait la Bergerie de Rambouillet, l’un des premiers colons australiens, le capitaine Mac Arthur, amenait de son côté, dans cette terre encore toute inconnue, cinq brebis et trois béliers mérinos achetés au cap de Bonne-Espérance où ils avaient été