134 LA GRANDE-BRETAGNE ET LES COLONIES ANGLAISES, laines de l’Australie ne peuvent, en effet, à raison des risques et du taux excessif des transports par terre, arriver économiquement en Europe, qu’autant que le prix de nos laines indigènes n’est pas inférieur à 2,23 lekil. en suint. Elles jouent, comme les blés étrangers, le rôle de modérateur des prix, et empêchent ceux-ci de s’élever au delà d’un certain chiffre; l’Australie est à ce point de vue une véritable providence pour l’Europe, car sans elle les troupeaux de l’Europe n’auraient pu répondre à la consommation. Le prix de la laine serait monté à 10 ou 12 fr. le kil., et la moitié de la population, surtout les ouvriers, se trouveraient, par là, privés de l’usage si hygiénique des vêtements de laine.
Ce pays est appelé à rendre un autre service à l’Europe, celui d’accroître ses ressources alimentaires en viande. Déjà d’intéressants essais ont été faits pour rendre les viandes transportables, il y en avait de très-bons échantillons à l’Exposition. La classe laborieuse trouvera certainement dans les conserves australiennes une nourriture aussi substantielle et plus économique que celle que procure la viande fraîche, dont le prix s’élève de plus en plus.
Les autres espèces domestiques ont pris en Australie moins de développement relativement que le mouton; mais le progrès ne laisse pas cependant d’être considérable, comme on en peut juger par le tableau suivant dans lequel ont été groupés les effectifs à deux époques distinctes, mais très-rapprochées.
NOMBRE
d’animaux domestiques
Eu 1869-70.
En 1872-73.
Chevaux .
682,000
814,700
Gros bétail...
3,036,000
4,914,000
Porcs .
606,000
752,000
La plus grande augmentation est celle de l’espèce bovine dont le nombre s’est accru de près de 2 millions de têtes ou de 64 p. cent en 3 ans : il n’y a nulle part exemple d’un pareil progrès!...