PRODUCTION.
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magne, en Autriche, en Hongrie; la voilà qui gagne encore l’Italie et qui, franchissant l’Atlantique, s’implante dans l’Illinois et dans la Californie, sur les rives du Sacramcnto ; les déboires et les insuccès qui accompagnent presque toutes les industries naissantes n’arrêteront pas les Américains. Les États-Unis, qui aujourd’hui sont encore tributaires de l’étranger pour 400 millions de francs de sucre, se suffiront et deviendront exportateurs à leur tour, dans un avenir plus ou moins prochain.
Ce n’est pas tout, la Commission japonaise à l’Exposition universelle de Vienne s’est vivement préoccupée des moyens d’inlro- duire cette belle industrie dans son pays. Elle a fait choix des excellentes graines de M. Despretz (du Nord), pour faire les p-remiers essais de culture, et s’est mise à la recherche des hommes capables de fonder une sucrerie près de Yeddo : la prédiction de l’illustre agronome est donc près de se réaliser; elle le sera à coup sûr.
Il y a dans ce mouvement remarquable un enseigement qui ne doit pas nous échapper, c’est que notre industrie sucrière ne peut plus compter sur une grande extension de ses débouchés à l’extérieur. L’Allemagne lui a déjà échappé; l’Autriche et la Hongrie, comme nous allons le voir, en sont là aussi et vont venir sur les marchés étrangers lui faire concurrence; les pays importateurs diminuent en nombre, d’année en année. C’est donc à favoriser la consommation intérieure qu’il faut s’attacher si on veut assurer la prospérité de cette précieuse et féconde industrie; la consommation extérieure est encore trop limitée et loin de ce qu’elle devrait être; mais pour cela il ne faudrait pas exagérer les droits sur cette matière. Il y va de l’avenir de la sucrerie française, et on sait que ses progrès sont intimement liés à ceux de l’agriculture.
La législation allemande sur les sucres conduit les cultivateurs à rechercher non pas les grosses récoltes de betteraves, mais les gros rendements de sucre avec le minimum de poids de racines. L’impôt ne frappe pas, en effet, le produit fabriqué, comme cela a lieu en France: il atteint la racine à son entrée dans la fabrique. Il est de 2 fr. 25 cent, par 100 kilogrammes de betteraves. La loi allemande a un avantage : elle conduit logiquement à l’amélioration