INSTITUTIONS AGRICOLES. 185
ferme une série de recherches el de découvertes qui ont rendu célèbre son domaine de Bechelbronn : les Allemands s’emparèrent encore de l’idée, fondèrent dés établissements analogues et imprimèrent aux travaux de leurs savants les plus renommés la direction tracée par l’illustre agronome français. Un mot nouveau fut inventé, celui de station de recherches agronomiques, mais non l’institution ; l’honneur de la création revient tout entier à la France; Les Allemands ont vu l’importance des services qu’ils pouvaient rendre à. l’aide d’établissements semblables ; ils les ont multipliés, spécialisés, les dotant largement et ne reculant devant aucun sacrifice pour leur fournir les moyens d’étude et le matériel nécessaires pour le but à atteindre; aujourd’hui l’Allemagne possède trente-cinq stations de recherches. Les cours de M. Gi- rardin, de Rouen, lui ont de môme inspiré l’idée de créer des professeurs nomades, allant de canton en canton, prêcher aux cultivateurs les bonnes doctrines et les améliorations que comportent leurs situations respectives. Toutes les provinces ont maintenant leurs Wanderlehrer ; les écoles de haut enseignement agronomique, qui sont nombreuses, leur fournissent le personnel enseignant; elles seules y pourvoient et le peuvent. Les écoles d'agriculture de 2 e et de 3 e degré ont reçu un égal développement, avec une ardeur et une persévérance qu’aucune difficulté n’a pu lasser. Le nombre de ces établissements a toujours été croissant; quand une école a cessé de remplir sa mission, elle a été remplacée par une autre mieux appropriée à la contrée ; les efforts du gouvernement et des professeurs ont été constamment d’élever le niveau de l’enseignement à tous ses degrés.
Actuellement l’Allemagne, pour un territoire cultivé qui est inférieur à celui de la France et pour une population totale de 40 millions d’habitants, possède cent quatre-vingt-quatre écoles d’agriculture. Huit de ces établissements sont de grandes Facultés universitaires, où toutes les branches de la science pure qui se rattachent à l’agriculture sont enseignées par les savants les plus renommés; dans chacune de ces Facultés il y a vingt à vingt-cinq chaires ; les professeurs qui les occupent ont le rang et les privi-