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la basse Autriche méritent aussi dêtre signalés ; les premiers jouis­sent dune grande réputation et continuent à la mériter; la cul­ture de celte plante embrasse 8,000 hectares environ en Autriche et a produit, en 1872, 3 millions et demi de kilogrammes de hou­blon, dune valeur de 14, 230,000 francs.

L'exposition des sucres de la Bohême et de la Moravie a été très- remarquable : les fabricants de ces deux pays avaient fait tous leurs efforts pour que leur industrie fût dignement représentée à Vienne. Ils ont exhibé un colossal pain de sucre des produits de premier jet et des sucres raffinés en poudre, en cristaux et en pains ; une place dhonneur leur avait été réservée dans les galeries de lexpo­sition autrichienne. Lindustrie sucrière a pris dans ces dernières années un très-grand développement en Autriche. Cest à un Fran­çais, M. Florent Robert, que lAutriche est redevable de lintroduc­tion de la sucrerie et de ses progrès les plus importants; le fils a suivi lexemple paternel et exploite à Seelowilz, en Moravie, lune des fabriques les mieux organisées et les mieux outillées qui exis­tent en Europe. Cest en 1836 que M. Florent Robert, originaire du département de lIsère, créa en Autriche la première sucrerie de betteraves ; les débuts furent laborieux, mais, grâce à sa persé­vérance et à une connaissance approfondie du métier, cet indus­trieux agronome est venu à bout de son œuvre. Quatorze ans après, lempire dAutriche comptait 84 fabriques travaillant 98 millions de kilogrammes de betteraves; en 1855, il y en avait 109, et le pays était encore obligé dimporter 40 millions de kilogrammes de sucre. Aujourdhui il en existe 262 (1) qui travaillent annuellement 2 milliards de kilogrammes de betteraves, et lAutriche non-seule­ment suffit à sa consommation intérieure, qui a doublé sinon tri-

(1) Voici la répartition des sucreries existant actuellement (1872-1873) en Au­

triche :

Bohême. 158 fabr.

Moravie. 50

Silésie. 10

Basse Autriche. 6

Galicie. 5

Styrie. 1

Hongrie. 32