194 ROYAUME D’AUTRICHE,
la basse Autriche méritent aussi d’être signalés ; les premiers jouissent d’une grande réputation et continuent à la mériter; la culture de celte plante embrasse 8,000 hectares environ en Autriche et a produit, en 1872, 3 millions et demi de kilogrammes de houblon, d’une valeur de 14, 230,000 francs.
L'exposition des sucres de la Bohême et de la Moravie a été très- remarquable : les fabricants de ces deux pays avaient fait tous leurs efforts pour que leur industrie fût dignement représentée à Vienne. Ils ont exhibé un colossal pain de sucre des produits de premier jet et des sucres raffinés en poudre, en cristaux et en pains ; une place d’honneur leur avait été réservée dans les galeries de l’exposition autrichienne. L’industrie sucrière a pris dans ces dernières années un très-grand développement en Autriche. C’est à un Français, M. Florent Robert, que l’Autriche est redevable de l’introduction de la sucrerie et de ses progrès les plus importants; le fils a suivi l’exemple paternel et exploite à Seelowilz, en Moravie, l’une des fabriques les mieux organisées et les mieux outillées qui existent en Europe. C’est en 1836 que M. Florent Robert, originaire du département de l’Isère, créa en Autriche la première sucrerie de betteraves ; les débuts furent laborieux, mais, grâce à sa persévérance et à une connaissance approfondie du métier, cet industrieux agronome est venu à bout de son œuvre. Quatorze ans après, l’empire d’Autriche comptait 84 fabriques travaillant 98 millions de kilogrammes de betteraves; en 1855, il y en avait 109, et le pays était encore obligé d’importer 40 millions de kilogrammes de sucre. Aujourd’hui il en existe 262 (1) qui travaillent annuellement 2 milliards de kilogrammes de betteraves, et l’Autriche non-seulement suffit à sa consommation intérieure, qui a doublé sinon tri-
(1) Voici la répartition des sucreries existant actuellement (1872-1873) en Au
triche :
Bohême. 158 fabr.
Moravie. 50
Silésie. 10
Basse Autriche. 6
Galicie. 5
Styrie. 1
Hongrie. 32