COMMERCE AGRICOLE.
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L’expérienee a fait voir combien ces craintes étaient vaines; elle a montré que les prix ont augmenté, au moins dans le môme rapport que l’exportation, et elle a permis de constater, grâce aux états fournis par la douane, que les blés hongrois ne prennent pas le chemin de la France tant que l’hectolitre n’y a pas atteint la cote de 22 francs (1).
Le livre de la Chambre de commerce de Pesth nous fournit à cet égard d’utiles renseignements : il nous montre que de 1830 à 1830 les exportations annuelles de blé n’ont pas beaucoup varié ; elles ont oscillé entre 300,000 quintaux métriques et 1 million. A partir de cette époque, la marche prit une allure bien plus rapide : les portes étaient ouvertes en Angleterre au blé étranger, elles allaient l’être en France; aussi le commerce prit-il une grande importance dans cette direction.
Quintaux métriques.
En 1868, le chiffre des exportations était de 2,250,000
En 1869. 5,115,000
En 1870. 4,000,000
En 1871. 4,200,000
Sans compter les farines dont l’exportation a presque doublé depuis 1868.
Quant aux prix, voici la progression qu’ils ont suivie :
Prix.
De 1819 à 1828. 196,0
De 1829 à 1838. 226,6
De 1839 à 1848. 275,0
De 1849 à 1858. 426,0
De 1859 à 1863. 464,0
De 1869 à 1872. 537,0
La libre entrée des grains a donc eu pour résultat de doubler le prix moyen du blé en Hongrie; celui surtout d’égaliser les prix
(1) Voir le rapport de M. Tisserand sur l’enquête agricole dans les départements du Bas-Rliin et du Haut-Rhin, 18G7, p. 136.