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il encombrait de ses produits les gares du chemin de fer de Peslh à Debreczin ; en 1872 l’exportation en enlevait 400,000 quintaux métriques ; en 1873 les agents de la compagnie des chemins de fer de l’État évaluaient le trafic au double, sinon au triple, à en juger par les expéditions du seul mois de juillet.
Bien qu’elle semble rester stationnaire, la culture du tabac ne laisse pas d’être très-intéressante puisqu’elle occupe 40,000 hectares et rapporte annuellement 974,000 quintaux métriques de feuilles sèches. Les tabacs les plus fins étaient exposés par Arad, Szege- din, Peslh et Debreczin, c’est-à-dire la région située au nord-est de la capitale.
On avait aussi exposé de beaux échantillons de diverses plantes industrielles, mais le manque de bras relègue ces cultures au second rang. La betterave fait exception et paraît devoir acquérir une grande importance; déjà vingt-six sucreries travaillent chaque année sur 90 millions de kilogrammes déracinés et livrent un sucre qui, sans valoir encore celui de la Bohême, de la Moravie, ne manque pas de qualité.
L’un des produits que les commissaires hongrois s’étaient le plus attachés à mettre en relief, était le vin. Les bouteilles couvraient de nombreux gradins enguirlandés de pampres. Rien n’y manquait : dessins, analyses, étiquettes voyantes, bouteilles à larges dimensions, frêles, longues et effilées; l’attention des visiteurs était vivement sollicitée.
Ce n’est pas sans raison que les Hongrois considèrent ce produit comme devant être pour eux une source généreuse de richesses. Leur climat s’y prête : les contre-forts des montagnes qui font de la Hongrie un amphithéâtre immense offrent à la vigne, sur ses premiers gradins, des terrains tantôt volcaniques, tantôt calcaires, où elle végète avec vigueur; la plaine elle-même est envahie, comme on peut le voir du côté de Tokay, de Yerschetz et de Funf- kirchen. En général, la qualité est assez bonne, quoique les vins rouges soient un peu plats et les vins blancs un peu durs et sirupeux, mais avec de meilleures méthodes de fabrication et une culture plus soignée, on pourra arriver à bien mieux, sans cependant faire