DEUXIEME GROUPE.

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réputés sont ceux provenant des environs de Bône, de Constantine, dOran, de Médéah, de Milianah, dAlger. La culture européenne a égale­ment adopté le blé dur, et les produits quelle fournit ont réalisé une amélioration considérable en qualité par suite du labourage plus profond de la terre. Les indigènes qui ont commencé à adopter nos charrues, ont aussi obtenu de meilleurs résultats, mais la masse ne sempresse pas assez vite à les imiter. Ils persistent aussi dans la mauvaise habitude de 11 e récolter que lépi.

Le blé dur se prête plus difficilement à la mouture que le blé tendre; par cette raison il nentre que pour une partie dans la préparation du pain, mais il convient au contraire très-bien à la consommation indigène sous forme de couscoussou. Il a trouvé de nos jours un emploi très-avan­tageux dans la fabrication des pâtes alimentaires dont nous parlerons plus loin (4 e groupe). Le prix du blé dur sécartait beaucoup autrefois de celui du blé tendre; la différence est aujourdhui de 2 à 3 fr. seulement par quintal.

Les blés tendres (Triticwn sativum , Lamk.) 11 e résistent pas sous la dent et leur cassure est blanche et farineuse. Les variétés adoptées de préfé­rence par les colons sont : la tuzelle blanche de Provence, sans barbe, dont le grain est de qualité supérieure, mais elle est un peu sensible aux effets du sirocco ; la richelle blanche qui participe des mêmes qualités et de la même susceptibilité ; et parmi les blés barbus, plus rustiques, le blé du Roussillon ou seissette, très apprécié dans le département dOran. En général les blés tendres se trouvent mieux en Algérie des terres lé­gères, et les variétés supérieures y sont plus oumoins sujettes à se glacer. Leur poids est en moyenne de 76 à 79 kilogr. à lhectolitre.

Le blé est ici comme en Europe une culture dhiver. Les semailles y sont réglées par la précocité des pluies, qui permettent de faire pénétrer la charrue dans le sol desséché par les chaleurs de lété. Elles sopèrent ordinairement de novembre à décembre, et lon récolte depuis la seconde quinzaine de mai jusquà la fin de juin. Comme les céréales y manifestent une tendance remarquable à taller, on réduit la semence à un hectolitre par hectare. La moisson chez les Européens se fait avec le concours des bras indigènes, kabyles ou marocains.-Dans ces conditions, elle revient de 25 à 30 fr. par hectare, ce qui est un taux assez bas pour dispenser les colons de lemploi des machines à moissonner. Par contre les machines à battre deviennent dusage général, mais celles qui battent en long sont encore trop peu répandues.

Le blé dur donne un rendement inférieur à celui du blé tendre, toutes choses égales dailleurs. Les indigènes nen retirent quun produit de 3 à 5 quintaux en moyenne par hectare ; le blé tendre donne aux colons 10 à 12 quintaux, le blé dur 8 à quintaux. Lemploi des eaux surabon­dantes de la période hivernale à lirrigation des céréales permet un ac-

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