DEUXIÈME GROUPE.
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du Tell, de la Kabylie et même au Sahara. On n’y connaissait que les sortes à coques dures ou demi-dures, sur lesquelles on greffe avec avantage les variétés à coque tendre que nous avons introduites du midi de la France. L’amandier fleurit en Algérie dès le mois de janvier, il n’a rien à y redouter de la gelée, mais plutôt des vents violents qui régnent à cette époque, et qui parfois emportent les espérances de récolte. Elle y est pourtant moins chanceuse qu’en France, et pour cette raison c’est là un produit dont l’Algérie doit s’attacher à améliorer la culture et la préparation pour la consommation de la métropole.
Les nombreux pistachiers de l’Atlas ( Pistachia Atlanticus, en arabe Betoun) devraient servir à greffer l’arbre à la pistache [pistachia, ver a, en arabe Habbet el Khedra), dont l’amande au goût délicat et aromatique estprisée très haut dans la confiserie et la charcuterie. Quant à la châtaigne ( Castanea vesc-a, en arabe Keusteul), qu’on ne rencontre que sur quelques points isolés, son fruit, quoique plus petit qu’en France, pourrait être amélioré par la greffe. Pour les noix ( Juglans regia , en arabe Djouz) elles sont beaucoup plus communes en Kabylie et dans l’Aurès, quoique dans la première région les noyers aient été dépeuplés. La noisette ne se récolte que dans les lieux élevés du Tell ( Corylus avelana, en arabe Bexdeuk.)
(Voir sur les fruits frais à la fin, section hors groupe, et pour l’olivier aux huiles groupe III, section C.)
STATISTIQUE.
Nous avons déjà indiqué que le nombre des dattiers (1) de la région des oasis algériennes est porté à un million, dont le produit est estimé à un million d’hectolitres de dattes valant en moyenne 10 fr. l’hectolitre. Le recensement de 1865 évalue le nombre des arbres fruitiers à feuilles caduques (non compris par conséquent ni l'oranger ni l’olivier) chez les indigènes des trois provinces à 2,605,046 arbres et chez les européens à 1,968,245. La part afférente à la province d’Oran n’atteint pas dans les deux divisions un total d’un million d’arbres, tandis que les deux autres provinces sont à peu pi*ès également partagées dans ces nombres.
L’exportation des fruits secs et conservés indistinctement a suivi le mouvement suivant pendant les dernières années.
'1) Dans les seules oasis de la région des Ziban, comprenant le pays de Biskra jusqu’à l’Oued Djedi, on a recensé 572,000 dattiers et 45,000 arbres fruitiers. Entre les Ziban et les derniers contreforts de l’Atlas dans les oasis d’El Kantara on compte 100,000 dattiers et 15,000 arbres fruitiers,