DEUXIÈME GROUPE.

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SECTION C.

MATIÈRES TEXTILES VÉGÉTALES.

§ 1. Coton ( Gossypium).

Lintroduction première du cotonnier en Algérie remonte à une époque reculée, lors de la dispersion de cette plante dans le bassin de la Médi- terrannée à la suite de linvasion arabe. Elle sy maintint pendant plu­sieurs siècles dans lintérieur de la province dOran, mais au moment de notre conquête elle ny existait plus, et cétait une entreprise nouvelle que nous tentions, lorsquen 1842 on lit des essais de culture de cette plante à la Pépinière du Gouvernement à Alger. Cétait encore le mo­ment de la lutte avec les indigènes, aussi ces tentatives ne pouvaient trouver beaucoup dimitateurs. Cependant en 1851, les cotons de lAlgérie figuraient avec honneur à lExposition Universelle de Londres. Deux années après, Je Gouvernement accordait de puissants encouragements à cette production en Algérie, ce qui lui permit dêtre représentée très avantageusement au grand concours international de 1855, de lavis des hommes les plus compétents, y compris les planteurs des Etats- Unis, il fut constaté que ses cotons longue soie pouvaient être com­parés aux plus belles espèces similaires de la Caroline et de la Géorgie, cest-à-dire aux plus estimés dans le monde.

Ladministration laissait bientôt à linitiative privée le soin de déve­lopper cette culture, à laquelle la guerre de sécession aux Etats-Unis (1805-1868) vint donner une importance inattendue. Limpulsion quelle en retira, éleva la production en 1866 au total de 8 à 9 mille quintaux métriques de coton. On projetait de dépasser promptement ce résultat par une grande extension de la colonisation et par des travaux de bar­rage, mais la fin de la lutte entre le Sud et le Nord vint paralyser tous les efforts, en laissant entrevoir comme prochain le retour des anciens cours du coton.

Ce moment denthousiasme passé, la culture du coton sest en définitive maintenue en Algérie, malgré la diminution considérable des prix, à cause de la qualité supérieure de ses produits, et elle est appelée à sé­tendre lorsque lexécution des grands travaux dart projetés permettra larrosage dune plus grande surface de terres. Pendant la campagne de 1868 (enquête Le Hon), létendue complantée en coton sest élevée à 4,487 hectares, répartis comme suit entre les trois départements.

Alger. 4 . . 4 » . . 124 hectares.

Oran. * > , . . . . 4,100 id.

Constantine. . . * . 263 id.