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dant 30 à 35 francs. Quant à la paille elle sert communément de litière. On pourrait cependant en extraire une filasse qui bien que grossière, entrerait dans la confection de toiles à voiles, de cordages, etc. ; mais la difficulté des communications, le manque de moyens de traitement, la laisse sans usage.
Depuis quelques années on s’efforce de développer la culture du lin de Riga, pour lequel la convenance du climat de l’Algérie est maintenant un fait acquis. Il ne s’en suit pas qu’on puisse dès à présent entreprendre cettè production sur une très-grande échelle. Malgré la création d’usines de rouissage et de teillage, les résultats n’ont pas tout à fait répondu aux espérances, parce qu’il y a des conditions économiques qu’on ne saurait transformer d’un jour à l’autre. Les cultures industrielles ne s’improvisent pas, elles suivent le progrès et ont besoin pour réussir de venir en leur temps.
Quoi qu’il en soit, il est certain que la culture du lin de Riga offre de très-grands avantages qui finiront par l’implanter complètement en Algérie. Comme le dit M. Plaetvoet, de Bône, on arrivera à créer dans le pays un personnel indigène connaissant bien le travail du lin, et comme l’on pourra toujours se procurer sur un point ou sur un autre l’eau nécessaire pour le rouissage, par les canaux d’irrigation ou les réservoirs, on aura résolu le côté principal de la question. Le colon donnera alors la préférence à la production de la plante textile dont il retirera 45 et jusqu’à 70 quintaux de'tiges, lorsqu’on lui fera des avances de fumure, et qu’il vendra à l’usine sur le pied de 10 à 12 fr. le quintal.
L’industrie française après avoir expérimenté les filasses de lin d’Algérie et en avoir reconnu la qualité exceptionnelle, les accueille aujourd’hui avec faveur et leur applique des prix égaux à ceux de la première catégorie des lins, c’est-à-dire à ceux des lins dit de la Lys et de Cour- tray (Belgique). Il y a quelques années on ne tirait des lins algériens, provenant de la variété d’Italie, que des fils n° 40, propres à la fabrication d’étoffes communes. Les lins de Riga qu’on récolte maintenant dans la Métidja, dans la plaine de Bône, et près de Philippeville, permettent de filer des n os 110, 120 et 140 avec lesquels on tisse des services de table damassés, des coutils, des batistes, même des dentelles qui supportent la comparaison avec les plus beaux produits tirés des lins de la Belgique et de la Flandre.
Si l’Algérie peut fournir d’excellentes filasses aux manufactures de la métropole, elle est appelée aussi à approvisionner l’agriculture française pour ses semences. Des expériences faites dans le nord de la France, avec des graines de lin de Riga importées et cultivées pendant plusieurs années en Algérie, ont démontré que, loin de perdre leurs qualités primitives, elles ont au contraire donné naissance à des lins supérieurs en finesse et en développement, à ceux obtenus de semences venues directe-