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DEUXIEME GROUPE.
Cette plante est très répandue dans la région méditerranéenne du 41 e au 32 e degré de latitude N. comprenant les provinces maritimes de l’Espagne méridionale, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. En Espagne elle occupe le littoral et les parties montueuses de l’intérieur jusqu’à Aranjuez, à une altitude de 1,000 à 1,200 mètres (Boissier). En Algérie on la rencontre plus rarement sur les bords de la mer, mais principalement sur les hauts plateaux par une altitude pareille, et dans le Sahara jusqu’au point de partage du bassin de l’oued Djedi et de l’oued Mira Duveyrier). On la désigne sous le nom arabe d’ÏÏALFA dans le Sahara Prax, Duveyrier) aussi bien que dans le Tell.
Le Lygeum spartum, Lœfl. est une phalaridée également vivace, qui n’est comparable avec la plante précédente que par ses feuilles. Elle forme des touffes plus compactes et d’élévation moindre, mais ce qui la distingue particulièrement, ce sont ses rhizomes ou tiges souterraines, couvertes d’écailles persistantes jaunâtres, et dont les racines grosses, très-coriaces et cylindriques correspondent avec chacun des bourgeons du rhizome qui donne naissance à une touffe de feuilles (Rivière). Celles-ci à gaines non dressées, à ligule blanchâtre, sont longues de 40 à 70 cent., lisses, de couleur glauque et également enroulées ou jonciformes. Du milieu de chaque bourgeon feuillu s’élève un chaume droit, de GO à 70 cent, de hauteur, nu dans sa partie centrale et présentant à sa partie supérieure deux nœuds, dont l’inférieur donne naissance à une feuille engainante (Rivière) et le supérieur à une spatlie en forme de capuchon longue de 4 cent., embrassant un seul épillet biflore. Cette spathe est persistante et sa forme, si différente de l’inflorescence des stipes, ne doit pas permettre, avec un peu d’attention, de confondre ces deux espèces de plantes.
Les arabes désignent souvent le Lygeum par le même nom d’HALFA, principalement dans l’est (province de Constantine), mais dans la pro vince d’Oran il est surtout connu sous le nom de Senrha (Duveyrier).
Ces deux graminées sont réparties inégalement en Algérie. Assez rares dans le Tell des départements d’Alger et de Constantine, elles sont plus fréquentes dans cette partie de la province d’Oran. Vers la lisière de cette zone elles disparaissent pour se retrouver plus abondantes sur les hauts plateaux et dans le Sahara, sur toute l’étendue du pays. Elles y sont souvent mélangées l’une avec l’autre, observant des centres d’élection en rapport avec leurs préférences telluriques. On en voit déjà un exemple sur le littoral dans la prédominence du Lygeum spartum dans les terres d’alluvion à base d’argile de l’Habra (Rivière), et du Stipa tenacissima dans les sables de Mers el Kebir, près d’Oran (Munby). Il est certain que cette dernière espèce prospère mieux dans les formations à base calcaire ou silico-calcaire, et en Espagne on considère qu’elle ne vient jamais à perfection dans l’argile (Robert Johnston). Dans le sud elle