DEUXIEME GROUPE.
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Traitées directement par expression, elles donnent une huile très-fortement colorée, qui doit subir un épurage énergique. Cet inconvénient ne se présente plus avec les amandes décortiquées. Le tourteau qu’on obtenait dans le premier cas ne pouvait être utilisé que comme engrais, tandis que dans le second il constitue un aliment, de premier ordre pour le bétail.
La culture du colza ( Brassica canipestris, L.) s’est introduite depuis quelques années en Algérie, où elle présente l’avantage de n’avoir pas à redouter, comme en France, les intempéries qui y compromettent si souvent la récolte. Semé en septembre en pépinière, on le replante à demeure en octobre-novembre, et la plante accomplit sa croissance pendant l’hiver, et arrive à maturité vers la fin de mai. Le défaut du colza est d’être très-avide d’engrais, qu’il paie du reste par la richesse de son produit; mais, en définitive, on peut dire qu’il correspond à une culture dont les ressources en fumier sont plus grandes que celles que l’on trouve pour le moment en Algérie. Les premières récoltes obtenues aux dépens de la fertilité en réserve peuvent être satisfaisantes, mais sans restitution elles s’arrêteront vite. Cette graine rend dans l’industrie de 30 à 32 p. 100 d’huile pour l’éclairage.
La caméline (Camelina sativa, Cr.), la navette {Brassied napus oleifera, L.), le pavot oeillette (. Papaver nigrum , L.) ont réussi en Algérie, mais il ne semble pas qu’il y ait lieu de donner la préférence à ces plantes sur les oléifères déjà connues dans le pays. Comme culture d’hiver, on a déjà le lin et le colza, et comme culture estivale le ricin, l’arachide et le sésame se prêtent à toutes les conditions culturales dans lesquelles on peut se trouver.
Le ricin est vivace en Algérie, et atteint 4 à 6 mètres de hauteur suivant l’espèce. Son existence se prolonge pendant huit à dix ans et plus, mais il convient de ne pas garder les plantations aussi longtemps, parce que leur produit diminue beaucoup. Suivant M. Hérail, un ricin de deux ans donne 900 gram. de graines et jusqu’à 3 kilogr. lorsque la plante a pris tout son développement. Le rendement à l’hectare s’élève de 3,000 à 4,000 kilogr. On en a introduit une dizaine d’espèces en Algérie : le ricin commun ( Ricinus communis , L.) est le plus rustique et celui dont le produit est le plus considérable ; mais son rendement industriel en huile n’est que de 30 p. 100, tandis qu’on pourrait retirer du ricin remarquable [II. spectabüis , Bl.), suivant M. Boissier, 52 p. 100 d’huile extraite à froid en deux pressions.
Le ricin supporte bien la sécheresse, mais il ne prospère bien que dans les terres profondes et suffisamment meubles. On vend à Alger les graines entières 18 fr. le quintal et 30 fr. les amandes décortiquées. A l’usine de traitement de M. Boissier, au Ruisseau, près Kouba (dép. d’Alger), on opère la décortication au’moyen d’un laminoir dont la pression fait