DEUXIEME GROUPE.

61

Traitées directement par expression, elles donnent une huile très-forte­ment colorée, qui doit subir un épurage énergique. Cet inconvénient ne se présente plus avec les amandes décortiquées. Le tourteau quon obtenait dans le premier cas ne pouvait être utilisé que comme engrais, tandis que dans le second il constitue un aliment, de premier ordre pour le bétail.

La culture du colza ( Brassica canipestris, L.) sest introduite depuis quelques années en Algérie, elle présente lavantage de navoir pas à redouter, comme en France, les intempéries qui y compromettent si sou­vent la récolte. Semé en septembre en pépinière, on le replante à de­meure en octobre-novembre, et la plante accomplit sa croissance pendant lhiver, et arrive à maturité vers la fin de mai. Le défaut du colza est dêtre très-avide dengrais, quil paie du reste par la richesse de son pro­duit; mais, en définitive, on peut dire quil correspond à une culture dont les ressources en fumier sont plus grandes que celles que lon trouve pour le moment en Algérie. Les premières récoltes obtenues aux dépens de la fertilité en réserve peuvent être satisfaisantes, mais sans restitu­tion elles sarrêteront vite. Cette graine rend dans lindustrie de 30 à 32 p. 100 dhuile pour léclairage.

La caméline (Camelina sativa, Cr.), la navette {Brassied napus oleifera, L.), le pavot oeillette (. Papaver nigrum , L.) ont réussi en Algérie, mais il ne semble pas quil y ait lieu de donner la préférence à ces plantes sur les oléifères déjà connues dans le pays. Comme culture dhiver, on a déjà le lin et le colza, et comme culture estivale le ricin, larachide et le sé­same se prêtent à toutes les conditions culturales dans lesquelles on peut se trouver.

Le ricin est vivace en Algérie, et atteint 4 à 6 mètres de hauteur sui­vant lespèce. Son existence se prolonge pendant huit à dix ans et plus, mais il convient de ne pas garder les plantations aussi longtemps, parce que leur produit diminue beaucoup. Suivant M. Hérail, un ricin de deux ans donne 900 gram. de graines et jusquà 3 kilogr. lorsque la plante a pris tout son développement. Le rendement à lhectare sélève de 3,000 à 4,000 kilogr. On en a introduit une dizaine despèces en Algérie : le ricin commun ( Ricinus communis , L.) est le plus rustique et celui dont le pro­duit est le plus considérable ; mais son rendement industriel en huile nest que de 30 p. 100, tandis quon pourrait retirer du ricin remarquable [II. spectabüis , Bl.), suivant M. Boissier, 52 p. 100 dhuile extraite à froid en deux pressions.

Le ricin supporte bien la sécheresse, mais il ne prospère bien que dans les terres profondes et suffisamment meubles. On vend à Alger les graines entières 18 fr. le quintal et 30 fr. les amandes décortiquées. A lusine de traitement de M. Boissier, au Ruisseau, près Kouba (dép. dAlger), on opère la décortication aumoyen dun laminoir dont la pression fait