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DEUXIEME GROUPE.
Ils s’étendent de Bône jusqu’au delà de La Galle, et isolément sur d’autres points, notamment à Mers elKébir près d’Oran.
La pêche du corail dans ces parages était pour la France, depuis le 16° siècle, un privilège que la royauté s'efforcait de conserver précieusement, et dont les produits alimentaient à Marseille une industrie florissante s’occupant de la préparation de cette matière pour la bijouterie. Malheureusement, pendant les guerres de l’Empire, l’Angleterre pût se faire concéder nos droits de pêche, dont-elle abandonna l’exercice aux marins siciliens et grecs. Il s’en suivit qne le travail du corail émigra en Italie, où il s’est maintenu, favorisé parla modicité des salaires à Naples, son principal centre.
La pêche sur les côtes d’Algérie, a lieu sous la surveillance du gouvernement français, qui envoie tous les ans sur le's lieux un petit navire de l’Etat chargé de l’exécution des réglements. Le droit de pêche pour les barques étrangères est de 800 fr. ; de moitié pour bateaux de construction française, appartenant à des français et montés par un équipage étranger; enfin la redevance est nulle lorsque le propriétaire est possesseur d’immeubles en Algérie et qu’il y réside ainsique l’équipage. L’exploitation des bancs est réglée comme les coupes des forêts : chaque banc est divisé en dix parties dont une seule est explorée chaque année. Cette précaution est nécessaire pour permettre au corail d’atteindre un développement convenable.
L’ancien système de pêche au moyen du salaire est toujours en usage. On a essayé sur d’autres points d’augmenter le produit delà pêche par l’adoption de dragues plus fortes, de scaphandres et de cloches à plongeurs, mais la plupart de ces engins perfectionnés ont été prohibés par les autorités françaises comme nuisibles à la reproduction du corail, ou pouvant appauvrir très rapidement les bancs. '
Pendant la dernière campagne, la pêche du corail a occupé 311 navires ou bateaux montés par 3,150 marins, presque tous napolitains de Torre del Greco. Une vingtaine de barques seulement venaient de la rivière de Gênes. On compte une centaine de barques gréées pour cette pêche à La Galle, une vingtaine à Bône. Elles appartiennent pour la plupart à des armateurs italiens ; quelques unes sont équipées par des maltais, résidant en Algérie et portent le pavillon français. Le produit de la pêche représente une valeur de 3 millions de francs. La moyenne de la valeur du corail brut est de 00 francs, mais le beau corail rouge vaut 150 francs, et quant au corail rose il n’a pas de prix, c’est affaire de fantaisie et de goût.
L’exportation du corail brut d’Algérie ne varie pas beaucoup d’année à auti’e ; elle oseille entre 30 à 35,000 kilogrammes, Elle était eu 1808 de 31,890 kilogrammes, en 1809 de 30,233 kilogrammes, en 1870, de