, DEUXIEME GROUPE.

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la comparaison avec celles de lAlgérie pour nous éclairer sur le tempé­rament de cet arbre.

En consultant les ouvrages généraux de géographie ou de météoro­logie, on est exposé à se faire une idée bien incomplète sur les causes qui ont présidé à lacclimatation si remarquable do lEucalyptus dans la, région méditerranéene, car en voyant indiqué, pour la province de Vic­toria et la Tasmanie du Sud, des températures moyennes de 3 à 6° G. au dessous de celle de lAlgérie, des pluies annuelles plutôt moindres, mais réparties plus uniformément à travers les saisons et en un plus grand nombre de jours, on ne saisit pas la communauté dactions quon satten­dait à rencontrer. Cest quon na quun côté des influences qui agis­sent sur les végétaux; mais si lon pénètre plus avant dans le sens in­time des faits, on constate que si en Australie les phénomènes météorolo­giques offrent une succession constante dans leur ensemble, on observe au contraire une très-grande variation entre les extrêmes qui se repro­duisent à courtes périodes et même dans les écarts diurnes. Il y a plus, lamplitude des oscillations se manifeste toujours dans le même sens, ce qui tient au voisinage de la région chaude désertique de lintérieur du continent australien. Ainsi les extrêmes de 30 à 36° C., qui sont rares à Launceston et Hobart-Town, dans la Tasmanie, sont bien plus fréquents à Melbourne, le maximum absolu de huit années dobservation s'élève à 44° G., tandis que sur le même point le minimum absolu de froid nest que de2° C. Cest en un mot un climat marin, modifié constamment par laccès de courants dair chaud terriens, qui lui procurent les extrêmes de chaleur des climats continentaux, mais avec une intensité de durée beau­coup moindre. Lhumidité de lair procède également de ces deux in­fluences opposées, elle approche plus ou moins de la saturation quon sé­loigne des côtes lorsque le vent souffle du pôle, elle descend à 30, 25, 20 0/0 de la siccité complète, lorsque prévaut le courant continental.

Un tel milieu a admirablement préparer lEucalyptus à se prêter aux changements de climat portant sur lexcès de température, pourvu que des compensations sétablissent. En revanche,*sa constitution ne pré­sente pas le même ressort à légard du froid, et cest ce que prouve bien son peu de succès dans le midi de la France, partout lon est exposé à subir des gelées de 5 à 6°. Dans le Tell algérien il trouve un excédant de chaleur en été et de pluies en hiver; mais dans la première saison, lactivité supérieure de la radiation solaire est atténuée par une hygro­métrie plus marquée sur tout le littoral que dans son pays natal, et dans lu seconde, lhumidité, qui lui est pernicieuse, est rendue moins sensible par laugmentation de la chaleur. A cela sarrêtent les concessions de la nature végétale, et si lon outrepasse les bornes en portant leucalyptus au Sahara, il y trouvera une sécheresse trop constante qui lui sera fatale. 11 est à remarquer dailleurs que, dans son pays, le keue gum ne dépasse