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TROISIEME GROUPE.

antiseptiques et stimulantes. Dans le même genre, lacquisition de YE. citriodora , de la Nouvelle-Galles du Sud, serait à désirer, car ses feuilles produisent, par la distillation, une essence à odeur de citron très fine et dans la proportion de 7 pour 1,000. Cette espèce possède une végéta­tion presque aussi rapide que celle de la précédente, suivant lapprécia­tion du directeur du Jardin botanique de Sydney, M. C. Moore.

La famille des Labiées, si bien représentée en Algérie, offre à lindus­trie des essences un grand choix de plantes : cest la menthe poivrée (.Mentha piperita, L., en arabe, Nânâ); la menthe pouliot (M. pulegium, L., en arabe Fliou); la mélisse citronnée (Métissa officinatis, L., Nânâ et Trondj); le thym lancéolé ( Thymus lanceolata, Desf.; ZÂteur) : le ro­marin ( Rosmarinus officinatis , L.; Aklil); la sauge ( Salvia officinatis , L., Souak en Nebi) ; les lavandes en épi et dHyères (Lavandula spica et stœ- chas , L., Hhalhhai.), toutes plantes croissant à létat spontané ou depuis longtemps naturalisées, et dont le rendement supérieur en principes ac­tifs, la facilité de leur culture et de la récolte de leurs feuilles, assure lexploitation avantageuse en Algérie. Parmi les Yerbénacées se dis­tingue la verveine citronellp ( Verbena ou Lippia citriodora , Kunth), dont on a retiré, en Algérie, une essence qui a été distinguée à lExposition de Londres, en 1862. Les produits de ces végétaux, qui sobtiennent par distillation, trouvent leur emploi autant dans la pharmacie que dans la parfumerie, et ils se recommandent à lhygiéniste par leurs propriétés antiputrides, développées au plus haut point dans le Thymol.

La violette ( Viola odorata , L., Bélesfeondj) donne ses fleurs en abon­dance pendant tout lhiver sur le littoral, et à cette époque de lannée, jusquen mai, il ny a pas à craindre que le parfum si fin de cette fleur, mais si fugace, ne sévapore par lardeur solaire. Le haut prix de lex­trait de violette, car lessence ne sobtient pas encore industriellement, appelle lattention des colons sur la propagation de cette plante.

Beaucoup dautres plantes de la fanlille des Ombellifères (anis, fenouil, persil), desLiliacées,desMyrtacées, desConifères (1), réussissant parfaite­ment sous le climat algérien, peuvent aussi donner des essences deman­dées par le commerce ; mais la multiplicité des spécialités a bien ses dé­fauts, et avant que lAlgérie puisse donner une grande extension à ses cultures odorifères, elle a besoin de fixer sur son sol une population plus nombreuse et de préparer la terre à ces riches cultures par une agricul­ture progressive et réparatrice.

(1) On doit signaler à la médecine lessence retirée, en Algérie, du pin dAlep, comme dépourvue de lodeur empvreumatique de la térébenthine des Landes. Elle se recommande aussi aux pharmaciens pour lextraction des résines ou principes solubles dans lessence, et n'a pas besoin pour cela dêtre rectifiée.