VINGT ET UNIEME GROUPE.
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y produisirent, pendant plusieurs siècles, ces fameux vases appelés melki (dérivant de melga ou malaga), et qu’on ne trouve plus aujourd’hui que dans quelques rares familles de la Tunisie et de Constantine, qui les conservent précieusement.
La poterie algérienne n’a pas beaucoup profité de l’influence arabe. Elle semble avoir conservé, surtout chez les Kabyles, la tradition des formes étrusques que les Romains leur avaient transmise. Chez les Béni Ourredin on voit des vases en terre rouge rappelant tout à fait cette origine, et décorés de dessins au vernis noir, préparé avec le bois de téré- binthe. Les tribus qui se livrent principalement à l’art céramique sont, suivant M. Ch. Texier, lesdits Béni Ourredin, entre La Galle et G-uelma; les Béni Ratnen, sur les contreforts du Djurjura, dans le cercle de Dellys; les Béni Maactas, leurs voisins; les Clienona, du côté de Cherchell; enfin, dans l’Ouest, les habitants de Nedroma.
Les principaux objets sur lesquels portent leur fabrication sont : des amphores de toutes tailles, à ventre rebondi et à col court et évasé; des gargoulettes (chekkalat)' et des bouteilles à col évasé, pour rafraîchir l’eau, et qu’on rend poreuses en mêlant du sel à l’argile qui sert à les confectionner; des lampes à huile (mosbah) dont la forme remonte à la plus haute antiquité, etc.
EXPOSANTS.
Ahmed ou Ismaïl, des Béni Douala (dép‘ d’Alger).
Gargoulettes en terre Kabyle, 8 fr.
•Jasmiuo iXaït Cliallal, des Béni Aïssi (dép‘ d’Alger).
Lampes en terre Kabyle, 7 fr. pièce; amphores, idem, 17 fr. 50, plats à dessert, idem, 12 fr.
B. TISSUS ET OUVRAGES BE BROBER1ES i VBIGÙvUS.
Il faut signaler la remarquable dextérité des femmes mauresques pour les travaux de broderie et de passementerie en soie, en or, en argent, sur cuir,, sur velours, sur étoffes diverses. Ils procèdent du style arabesque qu’on retrouve toujours dans toutes les manifestations du luxe oriental, dans les monuments, dans l’habillement, dans la calligraphie. Cet art est peut être en décadence en Algérie, parce qu’il n’y trouvé plus les mêmes encouragements ; pourtant, il s’y fait encore des travaux de broderie remarquables , où la richesse des couleurs le dispute à la fantaisie de l’ornementation et à la profusion des détails.
L’industrie française a réussi à imiter ces ouvrages, mais comme la machine imite le travail de la main, sans son cachet. Par l’économie de ses