1*29
MACHINES AGRICOLES, tuent 8 p. 100 du total de la population ; en Écosse la proportion est de 10 p. 100, et en Irlande de 18. D’après le cens de 1872, le nombre des cultivateurs exploitants et des ouvriers ruraux était en France très-voisin du chiffre indiqué pour l’Irlande : il était de 16.66 p. 100; en comptant les familles, la population rurale arrivait à 52,7 p. 100 du nombre total des habitants. Il y a donc relativement deux fois plus d’agriculteurs en France qu’en Angleterre et quatre fois plus d’individus attachés à l’agriculture.
En rapportant la population rurale à la surface cultivée, nous trouvons en Angleterre un cultivateur pour 5 h ,60 a cultivés et pour 3 h ,40 seulement en ne comptant que les terres arables. En Écosse, la proportion, en ce qui concerne les terres arables, est plus forte ; il y a un agriculteur pour un peu plus de 4 hectares (4 h ,20) ; en Irlande, c’est l’inverse, il y a 2\20 par tête de la population rurale : en moyenne pour tout le Royaume-Uni, on trouve un individu attaché à la profession agricole pour 6 hectares exploités ; en ne prenant que les terres arables, un individu correspond à 3 hectares.
On conçoit combien, dans de telles conditions, est impérieuse la nécessité pour l’Angleterre, avec sa culture intensive, d’avoir un outillage perfectionné lui permettant avec un homme de faire la besogne de quatre.
Le fait de la raréfaction des bras dans la campagne n’est donc pas spécial à la France; il est général, il se complique même en Angleterre du renchérissement des salaires et, ce qui est plus grave, de la tendance chez les laboureurs à se mettre en grève : les ouvriers ruraux du Staffordshire surexcités par des meneurs en ont donné le premier signal : le danger grossit, devient menaçant et s’accroît des miroitements que font luire aux yeux des ouvriers les agents d’émigration auxquels il ne coûte rien de promettre aux travailleurs une vie pleine de facilité et d’abondance en Amérique ou en Australie, en échange de l’existence pénible et besoigneuse qu’ils trouvent dans les fermes du vieux continent. La situation est très-inquiétante et autrement précaire que celle dans laquelle se trouvent les cultivateurs français : les Anglais, toutefois, au lieu de
9