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MACHINES AGRICOLES, tuent 8 p. 100 du total de la population ; en Écosse la proportion est de 10 p. 100, et en Irlande de 18. Daprès le cens de 1872, le nom­bre des cultivateurs exploitants et des ouvriers ruraux était en France très-voisin du chiffre indiqué pour lIrlande : il était de 16.66 p. 100; en comptant les familles, la population rurale arri­vait à 52,7 p. 100 du nombre total des habitants. Il y a donc rela­tivement deux fois plus dagriculteurs en France quen Angleterre et quatre fois plus dindividus attachés à lagriculture.

En rapportant la population rurale à la surface cultivée, nous trou­vons en Angleterre un cultivateur pour 5 h ,60 a cultivés et pour 3 h ,40 seulement en ne comptant que les terres arables. En Écosse, la proportion, en ce qui concerne les terres arables, est plus forte ; il y a un agriculteur pour un peu plus de 4 hectares (4 h ,20) ; en Irlande, cest linverse, il y a 2\20 par tête de la population rurale : en moyenne pour tout le Royaume-Uni, on trouve un individu at­taché à la profession agricole pour 6 hectares exploités ; en ne prenant que les terres arables, un individu correspond à 3 hec­tares.

On conçoit combien, dans de telles conditions, est impérieuse la nécessité pour lAngleterre, avec sa culture intensive, davoir un ou­tillage perfectionné lui permettant avec un homme de faire la besogne de quatre.

Le fait de la raréfaction des bras dans la campagne nest donc pas spécial à la France; il est général, il se complique même en Angleterre du renchérissement des salaires et, ce qui est plus grave, de la tendance chez les laboureurs à se mettre en grève : les ou­vriers ruraux du Staffordshire surexcités par des meneurs en ont donné le premier signal : le danger grossit, devient menaçant et saccroît des miroitements que font luire aux yeux des ouvriers les agents démigration auxquels il ne coûte rien de promettre aux travailleurs une vie pleine de facilité et dabondance en Amérique ou en Australie, en échange de lexistence pénible et besoigneuse quils trouvent dans les fermes du vieux continent. La situation est très-inquiétante et autrement précaire que celle dans laquelle se trouvent les cultivateurs français : les Anglais, toutefois, au lieu de

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