DEUXIEME GROUPE.
29
occupé la Sicile, au commencement du xii® siècle, ils y portèrent également la précieuse plante saccharine dont le produit leur était devenu cher, et bientôt, des champs de cannes et des moulins à les triturer s’élevèrent aux environs de Palerme, et ce fut de là que sortirent les plants qui, successivement, répandirent cette culture en Espagne, à Madère et aux Canaries, et de là en Amérique. L’industrie sucrière fut florissante sous les Maures, dans l’Andalousie (1), les royaumes de Grenade et de Valence ; la ruine de ceux qui l’avaient créée, et plus tard la concurrence des colonies américaines la réduisirent peu à peu à rien. La culture de la canne se perpétua cependant à Motril, Malaga, et de nos jours elle a pris sur le territoire de cette dernière ville une importance assez grande pour entraîner l’établissement de plusieurs usines parfaitement montées.
Ce que l’on obtient à Malaga, peut également s’obtenir dans la province d’Oran, avec l’irrigation bien entendu. S’en suit-il que la canne à sucre soit une production d’avenir pour l’Algérie. La question s’est posée, mais elle n’est pas encore résolue ?
Le sorgho à sucre ( Sorghum saccharatum) n’ayant été cultivé en Algérie que pour la distillation, il en sera parlé au IVe groupe, sect. C.
EXPOSANTS
«Jardin d'cswai du llanuna, près Alger.
Cannes à sucre : L’établissement possède et livre aux demandes de la culture les variétés : blonde de Taïti, rubanée de Batavia, violette de Saint-Domingue, et verte de l’Inde.
LÉGUMINEUSES
La culture des légumineuses farineuses se développe beaucoup en Algérie, tant en vue de leur produit en sec, que de leur produit en vert comme primeur. Ces plantes veulent des terres.plus riches, mieux travaillées que les graminées, bien qu’elles ne paraissent pas avoir une action aussi épuisante sous ce climat que dans les pays moins chauds. Mais si elles exigent des avances de fertilité, d’engrais et de labeur, elles les récupèrent largement par l’abondance et la valeur de leurs produits, pour lesquels les cités populeuses de la France et de l’étranger offrent un débouché certain, que la culture des plantes industrielles ne procure pas toujours.
La fève (Faba vulgaris ; en arabe, Foul) occupe une place importante dans l’économie rurale indigène. Elle est exclusivement de culture hivernale, la grande chaleur l’expose à l’avortement des fleurs et aux attaques
(1) Makkrizi (trad, de Gayangos), I, 387; Banqueri, agricul., I, 392.