DEUXIEME GROUPE.

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occupé la Sicile, au commencement du xii® siècle, ils y portèrent éga­lement la précieuse plante saccharine dont le produit leur était devenu cher, et bientôt, des champs de cannes et des moulins à les triturer séle­vèrent aux environs de Palerme, et ce fut de que sortirent les plants qui, successivement, répandirent cette culture en Espagne, à Madère et aux Canaries, et de en Amérique. Lindustrie sucrière fut florissante sous les Maures, dans lAndalousie (1), les royaumes de Grenade et de Valence ; la ruine de ceux qui lavaient créée, et plus tard la concurrence des colonies américaines la réduisirent peu à peu à rien. La culture de la canne se perpétua cependant à Motril, Malaga, et de nos jours elle a pris sur le territoire de cette dernière ville une importance assez grande pour entraîner létablissement de plusieurs usines parfaitement montées.

Ce que lon obtient à Malaga, peut également sobtenir dans la pro­vince dOran, avec lirrigation bien entendu. Sen suit-il que la canne à sucre soit une production davenir pour lAlgérie. La question sest posée, mais elle nest pas encore résolue ?

Le sorgho à sucre ( Sorghum saccharatum) nayant été cultivé en Algérie que pour la distillation, il en sera parlé au IVe groupe, sect. C.

EXPOSANTS

«Jardin d'cswai du llanuna, près Alger.

Cannes à sucre : Létablissement possède et livre aux demandes de la culture les variétés : blonde de Taïti, rubanée de Batavia, violette de Saint-Domingue, et verte de lInde.

LÉGUMINEUSES

La culture des légumineuses farineuses se développe beaucoup en Algérie, tant en vue de leur produit en sec, que de leur produit en vert comme primeur. Ces plantes veulent des terres.plus riches, mieux tra­vaillées que les graminées, bien quelles ne paraissent pas avoir une action aussi épuisante sous ce climat que dans les pays moins chauds. Mais si elles exigent des avances de fertilité, dengrais et de labeur, elles les récupèrent largement par labondance et la valeur de leurs produits, pour lesquels les cités populeuses de la France et de létranger offrent un débouché certain, que la culture des plantes industrielles ne procure pas toujours.

La fève (Faba vulgaris ; en arabe, Foul) occupe une place importante dans léconomie rurale indigène. Elle est exclusivement de culture hiver­nale, la grande chaleur lexpose à lavortement des fleurs et aux attaques

(1) Makkrizi (trad, de Gayangos), I, 387; Banqueri, agricul., I, 392.