DEUXIÈME GROUPE.

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palais de la Bissafah, près Cordoue, comme un faible reflet de la patrie absente* (Conde, i, 169). Cest par la suite de cet unique dattier que sortirent toutes les plantations quôn voit aujourdhui en Espagne.

Le dattier provenant de rejeton, qui se met à fruit plus hâtivement, mais encore à 5 et 6 ans, narrive à sa pleine production quà lâge de 30 ans, et il se maintient ainsi pendant cinquante ans, poursuivant sou­vent même son existence au-delà dun siècle. Chaque année il se couvre dun grand nombre de grappes ou régimes dont on ne laisse quune douzaine au plus, qui représententcommunémentun poids de 75 à 250 kilogrammes. Sur les lieux de production ce fruit vaut de 10 à 12 centimes le kilo.

Les dattes fraîches lorsquelles sont bien mûres sont délicieuses, mais en dehors de la région saharienne leur maturité est toujours incomplète. On les consomme surtout à létat sec. Leur qualité dépend alors beaucoup des soins apportés à la dessication. Ils laissaient grandement à désirer naguère a légard des dattes provenant du sud de lAlgérie, mais un négociant de Paris (M. Thelou), sest donné la peine de faire connaître parmi les habitants de Biskra les moyens employés pour la préparation des belles dattes de Tunis. Il a eu le bonheur de voir ses conseils appli­qués, et aujourdhui les dattes fines qui viennent de notre colonie, peu­vent soutenir la comparaison avec les plus beaux produits de Tunis et de Tripoli.

On prépare encore les dattes dune autre façon. On retire les noyaux et la pulpe est soumise à la pression qui en fait sortir un miel très doux. La masse elle-même, pétrie avec de lhuile, divisée en petits gâteaux apla­tis et séchés au soleil, constitue un pain très-nutritif et se conservant bien, que les caravanes emportent pour servir à leur subsistance.

On estime que le Sahara algérien renferme un million de dattiers, qui lie sont pas tous en état de production faute deau suffisante, par suite de lensablement dun grand nombre de puits. Le gouvernement français a entrepris depuis déjà quelques années de porter remède à cette situation, par louverture de nouveaux puits et en faisant curer et approfondir les anciens* Les résultats déjà acquis font bien augurer de lavenir, et don­nent de très sérieuses espérances en faveur du développement des oasis algériennes, et de la culture du dattier qui en est lélément principal.

Le Figuier {Ficus carica ; en arabe, le fruit Kermous, les premières figues Bakour, les figues sèches Tin) est larbre fruitier le plus commun en Algérie, et qui supporte le mieux la sécheresse par ses longues racines qui sinsinuent profondément dans les sols calcaires, pour y puiser la fraî­cheur que son feuillage semble maintenir sous son ombrage, Il se plaît de préférence dans les ravins sinueux, dans les vallées des montagnes et particulièrement en Kabylie pour laquelle il joue presque le rôle biem faisant du dattier dans le sud. Le Kabyle est très entendu dans lart de cultiver le figuier, il sait le greffer, il pratique la caprification ou fécon-