TROISIEME GROUPE.

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avoir recours au bouturage pour la multiplication. On cite des exemples après 6 à 7 années, on put obtenir un produit qui payait déjà les frais dentretien.

Le greffage dans le département dAlger, avec les variétés du midi de la France, semble avoir donné de moins bons résultats, que le choix auquel on sest arrêté, dans le département dOran, des variétés à olive noire et verdale, indigènes dans la région. La culture de lolivier est assez bien comprise par les Européens, dans le territoire de Tlemcen, qui produit environ un million de litres dhuile excellente, et dont les plantations atteignent une valeur de 5,000 fr. par hectare.

Les colons possèdent déjà en Algérie plus de 500,000 oliviers greffés, et cest principalement dans les environs de Tlemcen, de Blidah, dAlger, de Bône, de Guelma et de Philippeville, que les plantations sont les plus importantes. Les indigènes ont. greffé sous notre impulsion 1,200,000 arbres répartis surtout sur les territoires de Dellys, Sétif, Aumale, Cons- tantine, etc.

On estime quun olivier produit en moyenne 50 kilogr. de fruits valant 12 à 15 fr. le quintal, mais un arbre en pleine vigueur peut facilement donner 80 à 100 kilogr. La périodicité des récoltes sétablit tous les cinq ans, comprenant une très bonne récolte, deux ordinaires, deux médiocres et une très mauvaise. Cette variation est ici plutôt leffet du défaut den­grais dont larbre est privé, que de linfluence des éléments, comme cest le cas dans le midi de la France.

Lirrigation et la fumure sont très bénéficiables à lolivier, car sil a la faculté de résister mieux que les autres arbres de rendement à la mau­vaise culture, il ne fructifie abondamment que dans les terrains et avec les soins qui feraient prospérer les autres arbres. Larrosage est peut- être plus profitable en pays de montagne ; dans la plaine, il augmente la tendance au ver de lolive. Il serait aussi très urgent de réformer le pro­cédé de cueillette des indigènes à la gaulée, qui détruit les organes folia­cés, et de la leur faire faire à la main, comme dans le Midi de la France.

Lextraction de lhuile dolives est encore dans lenfance chez les Kaby­les, dont les procédés sont très grossiers et qui nobtiennent quune huile inférieure, qui nest pas acceptée comme comestible par le commerce. Lhabitude détestable de laisser les olives en tas à fermenter est, encore plus que le défaut dexpression, la cause de la mauvaise qualité de leur huile. Ils retirent environ 2 litres par garouille de 10 kilos, mais ce ren­dement élevé ne résulte que de lévaporation de la partie aqueuse, et porte en réalité sur une quantité de fruits frais supérieure au moins dun tiers. Il est décidément admis que le ressuyage poussé jusquà la fermen­tation na de raison dêtre que parce quil facilite la sortie de lhuile, mais avec des appareils perfectionnés à pression énergique, il nest pas néces­saire de le pousser aussi loin. Une simple exposition des olives pendant