QUATRIÈME GROUPE.

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coussou suivant le mode de préparation et de provenance. Le Boruhol, par exemple, est le grain à moitié cuit dans leau bouillante, puis séché, moulu, salé, etc. Dans le frick la préparation est la même, si ce nest quelle porte sur le grain encore vert en épi, et quon cuit en le flam­bant. Le couscoussou se mange cuit à la vapeur ou à leau, associé à des viandes, à des fruits secs. Cest en définitive un mets très-sain et nutritif.

Potes alimentaires. Il y a longtemps déjà que Gênes et Livourne em­ployèrent, pour la première fois, les blés dAfrique à la fabrication des pâtes alimentaires, tandis que le sud de lItalie se servait du blé de Sicile, lEspagne des blés durs qui lui sont propres. Jusquau commencement du siècle la France était restée tributaire de lItalie pour la fourniture de ces articles, et lorsquil y a une cinquantaine dannées notre industrie fit servir à leur confection les blés rouges glacés dAuvergne, cette applica­tion fut considérée comme une conquête précieuse. Quand le tarif com­mercial de lAlgérie eut été révisé en 1852, et que ses produits purent entrer en franchise dans la métropole, un manufacturier de Lyon, M. Bertrand, pensa à utiliser les blés durs de notre colonie à la fabrica­tion des pâtes. En 1855, il exposait une collection variée qui attira spé­cialement lattention, et qui révéla tout le parti que lon pouvait tirer des blés durs dAfrique. Les efforts de M. Bertrand trouvèrent leur plus haute consécration lorsquen 1858, à lexposition de Turin, sur ce terrain classique des pâtes, il remporta la plus haute récompense accordée à ce genre de produits. Il rendit par un service signalé à lAlgérie en lui ouvrant une branche nouvelle de production et de richesse. Depuis lors, en effet, de grandes quantités de blés durs sont demandées en vue de cette destination par les fabriques de Lyon, de Clermont, de Marseille, sest fondée limportante usine de M. J. Brunet. Dautre part, lindus­trie algérienne, sollicitée par ces exemples, sest mise à lœuvre à son tour, et elle a obtenu en peu dannées des résultats marquants. Elle soc­cupe plus spécialement de la préparation des semoules quelle expédie au dehors en quantités considérables.

Les diverses sortes de pâtes algériennes, ainsi quon devrait dénom­mer les pâtes obtenues avec les blés durs dAfrique, possèdent les qua­lités les plus recommandables de leurs similaires dItalie, sous le nom desquels elles sont connues des consommateurs. Elles sont naturellement claires et diaphanes, gonflent bien à la cuisson sans se déliter, et leur goût est fin et excellent. La couleur jaunâtre de quelques-unes est due à laddition dun peu de safran et najoute rien à leur qualité.

Fécules. LAlgérie na pas encore tenté dexploiter pratiquement pour leur fécule quelques unes des plantes racines des pays chauds dont elle a adopté la culture (patate, igname, colocase) ou qui y ont été préconisées. Le bon marché de la plupart des fécules exotiques sur les marchés étran-