QUATRIEME GROUPE.
Gît
La richesse (les vins algériens en alcool est un gage sérieux pour l’avenir de la distillation en Algérie. Cependant les plantations de vignes n’ont nulle part été faites en vue de ce produit ; mais d’ailleurs, comme le cuvage rapide semble se généraliser de plus en plus, c’est une raison pour distiller les marcs et ne pas laisser perdre la notable proportion d’alcool qui y reste.
Les autres matières alcoolisa blés en Algérie proviennent surtout des fruits: des figues, qu’on utilise de cette manière lorsqu’elles ont été abondantes ; des ligues de l'opuntia ficus Indica si peu exigeant sur la nature du sol et qu’on peut obtenir à si bon marché ; des caroubes, également très peu chères comme tous les produits d’arbres qui demandent peu de soins ; enfin des oranges, à l’esprit si enivrant, etc. On en a retiré encore des tiges du sorgho, des racines de patate, enfin des racines spontanées comme l’asphodèle, mais, qu’on a eu vite épuisées dans un cercle donné.
Le sorgho sucré (Sorghum saccharatum ), comme plante à distiller a été mal exploité en Algérie. Son inconvénient le plus sérieux était son exigence de nutrition, compensée il est vrai par son énorme rendement et son besoin d’irrigation. Mais comme l’a dit récemment M. Simounet d’Alger (Société d’agriculture), on eut le tort d’assimiler le sorgho à la canne à sucre et de vouloir en retirer le jus par expressiou. Le sorgho étant moins aqueux en Algérie, on n’obtint pas la totalité du sucre et le rendement en alcool ne répondit pas à l’attente. M. Simounet avaitproposé d’appliquer le procédé des cossettes, ayant le mérite de prolonger la saison de fabrication, mais il augmente notablement les frais, et le mieux, évidemment, est de pratiquer le procédé de macération, qui a pris naissance il y a longtemps déjà en Autriche pour l’extraction du sucre de betterave, et qu’on a depuis appliqué à l’industrie sucrière coloniale. Ce système beaucoup critiqué à l’égard du produit en sucre, présente au contraire de grands avantages lorsqu’on a en vue la distillation. Du reste les seuls bons résultats obtenus en Algérie avec le sorgho (M. Kourdais, à Constantine) l’ont été par un procédé combinant l’expression et la macération. Ce dernier moyen suffit sans entraîner un double matériel.
M. Rivière de Crescia a retiré depuis peu un produit nouveau qui mérite l’attention. C’est unkircli de nèfles du Japon (Eryobotria Japonica) dont la pulpe juteuse peu fournie, enveloppe de grosses amandes au goût amer, contenant en eftèt le principe cyanhydrique du kirch. On met en cuvage dans de grands fûts d’alcool et pendant 6 mois, les nèfles du Japon, alors on distille et l’on retire environ 8 litres d’essence par 100 kilos, de nèfles ou 22 litres de nèfle wasscr à 22 °.