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QUATRIEME GROUPE.
cependant nullement contraires à cette destination, car les mêmes m- fluentia se retrouvent dans la patrie primitive de la vigne (région Caucasienne), et d’autre part cette production existe en Perse, sous des latitudes plus australes. Aussi nos colons, en admirant ces splendides cepg de vignes séculaires (1), retournés presque à l’état sauvage que possèdent les Arabes, ont-ils pu concevoir l’idée de faire le vin nécessaire à leur consommation.
Pour cette culture, plus que pour toute autre, le colon a dû faire école et comme d’habitude à ses dépens. Les indigènes ne faisant pas de vin, on ne fut pas tenté d’adopter leurs plants et chacun préféra essayer ceux de son propre pays. Quant au mode de culture et au travail de la vinification, on procéda d’après les pratiques locales qu’on avait contractées, en attendant les indications de l’expérience.
Quoi d’étonnant après cela, qu’on ne soit pas arrivé de prime-abord et partout, à de bons résultats. Mais il reste beaucoup à apprendre, et bien qu’on ne marche plus à l’aventure, il y a opportunité à gagner du temps en appelant la science à résoudre les problèmes qui s’imposent à la viticulture algérienne, à l’exemple de la métropole qui s’efforce d’appliquer les découvertes des Pasteur, Berthelot, Ladrey, Maumené, Béchamp s docteur Guyot, Vergnette-Lamotte, etc., au profit d’une de nos industries les plus foncièrement nationales.
Les situations qui conviennent le mieux à la vigne en Algérie sont, comme partout, les coteaux et les déclivités des montagnes jusqu’à une altitude de 600 à 800 mètres. Le produit des plaines est généralement inférieur, surtout en terres compactes, mais son abondance est grande avec les plants communs. Il est à remarquer pourtant que ceux-ci, se sont (gamay, aramon, terret-bouret) améliorés notablement, grâce au climat qui leur fait élaborer davantage de sucre.
La plantation de la vigne s’opère soit après défoncement complet, principalement en plaine, soit en pratiquant des fossés pour la formation des lignes, soit enfin à la simple barre de mines, surtout dans les sols accidentés. Le prix de revient d’un hectare de vignes varie en raison de ces différences, entre 1,300 fr. et 450 fr., en comptant les façons annuelles jusqu’à la 5 e ou la 6 e année, époque à laquelle la plantation arrive en Algérie à donner un produit rémunérateur. On cultive la vigne à la char-
un témoignage du docteur Sliaw, il semblerait que l’on accordait parfois dans la Régence l’autorisation de faire du vin, aux Israélites probablement, car il rapporte qu’avant les ravages commis pur les sauterelles en 1723 et 1724 dans les vignobles, le vin d’Alger était aussi bon (pie le meilleur de l'Hermitage.
(1) M. Rivière, le directeur du Jardin d’essai d’Alger, a observé dans le voisinage de la ferme Planchnmp, près Philippeville, une vigne indigène dont la souche a 93 centimètres île circonférence, et dont toutes les ramifications principales, sans compter ('('lies de moins de a cent, de tour, atteignent une longueur de 134 mètres.